Pourquoi parle t'on du réchauffement climatique et de l'échéance de 2050 ? Depuis le début de l’ère industrielle, les activités humaines ont envoyé des quantités astronomiques de tonnes d’équivalent carbone dans l’atmosphère de notre planète. Ces émissions de CO2 ont provoqué un tel effet de serre, que le processus de hausse des températures terrestres semble désormais irréversible. Pourtant, des états, des ONG en compensation carbone, des entreprises, en fait de nombreuses personnes, se mobilisent et luttent contre le réchauffement climatique, collectivement et individuellement. Dans 30 ans, 2050 est une date-clé pour projeter la catastrophe écologique et évaluer l’ampleur des dégâts si des mesures de remédiation ne sont pas mises en place à l’échelle internationale.
2050 : point de non-retour pour le dérèglement climatique ?
Si les effets du dérèglement climatique sont déjà observables depuis des décennies, leur amplification est exponentielle. L’accentuation des événements climatiques extrêmes, l’augmentation du niveau de la mer, la disparition d’espèces animales et végétales sont des indicateurs immédiatement quantifiables et imputables à la pollution des émissions de gaz à effet de serre dans la basse atmosphère. Depuis 1850, la hausse de la température moyenne dépasse largement le degré (+1,22°C, données 2020). En 1997, le Protocole de Kyoto accorde les communautés scientifiques internationales sur le seuil maximal de 1,5°C supérieur à l’ère préindustrielle. Au-delà, les dommages seraient non seulement irréversibles, mais aggravés d’année en année, jusqu’à rendre la survie de l’humanité très difficile dans des conditions acceptables.
Renforcés par les directives de l’Accord de Paris en 2020 et les études du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), ces objectifs ont conduit à un branle-bas général pour renverser la vapeur et limiter les émissions de GES. Ils ont cependant été revus à la baisse : le seuil a été porté à 2°C. A défaut de stopper complètement les émissions de dioxyde de carbone et autres GES, le but est désormais d’atteindre la neutralité carbone dès 2050. L’objectif est annoncé par l’Union Européenne mais aussi par la Chine, le Japon et bien d’autres. Le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris en 2021 démontre la nécessité. En attendant, des scénarios ont été élaborés pour prévoir et anticiper les conséquences du réchauffement climatique à l’horizon 2100.
Des modèles climatiques pessimistes pour 2050
A quoi pourrait ressembler le monde de 2050 si nous ne faisons rien ou pire, si nous continuons à émettre toujours plus de gaz à effet de serre ? Peut-être à un film catastrophe… L’augmentation de la température pourrait atteindre non pas 2°C supplémentaires mais 3 ou 4, voire 5 d’ici 2100. Quand on mesure les conséquences du 1,22° additionnel (en environ 200 ans) déjà effectif, il y a de quoi s’alarmer ! Avec la fonte des glaciers, le niveau des océans pourrait monter de 60 cm à 1 m, n’oublions pas que 60% de la population mondiale vit au bord de la mer… Les vagues de chaleur pourraient s’intensifier au point de rendre inhabitables les zones les plus exposées, avec une température estivale avoisinant les 60°C. Les conséquences pour les populations et la biodiversité seraient dramatiques : 90% des récifs coralliens disparaîtraient, entraînant avec eux 25% des poissons… Les insectes pollinisateurs ne supporteraient plus la dégradation de la qualité de l’air par les COV. Ils mourraient en rendant les cultures difficiles, voire impossibles. Les catastrophes naturelles se multiplieraient et gagneraient en intensité, en coûtant des millions de vie. Le tableau n’est pas réjouissant... mais il est évitable.
Des scénarios optimistes pour la préservation de l’environnement
Afin de préserver durablement notre cadre de vie, de maintenir l’augmentation des températures mondiales sous 2°C par la neutralité carbone, il faudrait réduire de 80% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Pour y parvenir, la réduction de 40% à l’horizon 2030 est un premier palier, fixé par l’Accord de Paris pour l’Union Européenne. Malgré une combustion des énergies fossiles encore importante, l’UE a déjà diminué de 25% ses émissions de GES depuis 1990. Elle valorise les énergies renouvelables, notamment pour la production d’électricité et de chauffage. Les projets de reboisement - dans les zones les plus touchées par la déforestation liée à l’agriculture intensive dans les pays en voie de développement - s’intensifient et offrent de bonnes promesses de séquestration du carbone excédentaire.
Le climat de la France en 2050
En s’appuyant sur la vague de chaleur qui a déferlé sur l’Hexagone dans l’été 2019 et sur les données récoltées durant les années précédentes, les climatologues de Météo France ont dressé en 2020 une carte du pays prévisionnelle pour 2050. Si elle prévoit un scénario moyennement catastrophique, elle alerte sur le danger proche en cas d’inaction, de “laisser faire”.
Météo France précise que ces températures caniculaires ne seraient pas la norme tout l’été mais qu’elles pourraient être atteintes pendant plusieurs jours, plusieurs fois durant la saison. Les régions côtières du Golfe du Lion et de Bretagne seraient relativement épargnées grâce à l’influence marine mais les températures intérieures entraîneraient de véritables désastres écologiques.
Ces prévisions devraient agir comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes et nous encourager à la résilience et à la modification rapide de nos modes de vie.Avec une prise de conscience collective forte, l’effort commun pourrait porter ses fruits. Le calcul de l’empreinte carbone (et plus encore celui de l’empreinte écologique globale), nous permet d’analyser concrètement les impacts directs et indirects de l’activité humaine sur les écosystèmes. Par des initiatives publiques et privées, des projets de compensation carbone et de réduction des émissions GES mondiales fleurissent dans tous les pays, portés par un mouvement général.