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Initiatives de compensation carbone
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Je suis un particulier et je veux faire de la compensation carbone

Je suis un particulier et je veux faire de la compensation carbone

Olivier CLUR, Fondateur de Backcarbone

Mes articles sont conçus pour vous transmettre mes découvertes et vous éclairer dans votre stratégie carbone.

Je suis un particulier et je veux faire de la compensation carbone

Face à l'emballement du coût de l'énergie et aux conséquences palpables du réchauffement climatique, il devient de plus en plus urgent de réduire notre empreinte carbone. Si les Etats et les grandes sociétés internationales en ont l'obligation, les entreprises et les particuliers peuvent le faire également. En effet, à l'heure actuel un français émet 5 fois plus de CO2 que l'objectif fixé dans les Accords de Paris. Pour y remédier à votre échelle, vous pouvez commencer par calculer votre empreinte écologique, mettre en place des écogestes et compenser les émissions résiduelles non réductibles par diverses actions.

Pourquoi compenser son empreinte carbone en tant que particulier ?

Les activités humaines mondiales sont notoirement responsables de l'emballement du changement climatique. Afin de l'enrayer, les instances nationales ont ratifié le Protocole de Kyoto en 1997 (entrée en vigueur en 2005) et l'Accord de Paris en 2015. L'objectif ? Limiter le réchauffement climatique et atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Pour cela, chaque geste compte, même s'il paraît dérisoire face au désastre annoncé par les rapports du GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat). Mais avant toute chose, vous pouvez calculer votre empreinte carbone.

Première étape : calculer son empreinte carbone ou écologique

Différentes entreprises et ONG spécialisées dans la protection de l'environnement proposent des outils de calcul de l'empreinte carbone dédiés aux particuliers. Vous y verrez les postes les plus émetteurs de gaz à effet de serre (GES), harmonisés en tonne équivalent CO2 : transport, logement, alimentation… Selon votre mode de vie, vous obtiendrez une empreinte carbone annuelle chiffrée. En moyenne, l'empreinte carbone d'un Français s'élève à 11,5 tonnes eq. CO2 par habitant et par an. Pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, il faudrait réduire ce chiffre à 2 tonnes eq.CO2/hab.
Nous vous invitons à découvrir notre article présentant les différents
calculateurs d'empreinte écologique.

Deuxième étape : réduire ses émissions de CO2

Une fois que vous connaissez votre empreinte carbone, vous pouvez agir, en commençant par les postes les plus polluants de votre mode de vie.

Un transport moins polluant

En général, le transport est le plus émetteur de GES car on prend l'avion pour partir en voyage, on utilise sa voiture individuelle pour travailler, etc. L'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) et la fondation Goodplanet ont étudié ces déplacements énergivores et fortement polluants. Un aller-retour en avion Paris Madrid émet 176 kg de CO2 par passager, ce qui équivaut en termes de bilan carbone à 100 000 km en TGV.  Si la voiture électrique est encore perfectible (consommation électrique, autonomie, cycle de vie, pollution de l'usure des pneus…), elle n'émet pas de CO2 lors des déplacements, contrairement à la voiture thermique. Néanmoins, la solution la plus écologique reste d'utiliser les transports en commun, le vélo ou la marche à pied. Pour en savoir plus, nous vous invitons à participer à l'un de nos ateliers sur la mobilité durable.
A titre d'exemple et pour vous aider à prendre en compte les émissions de vos déplacements, le site SNCF CONNECT à mis en place un bilan appelé "Votre année avec SNCF Connect" qui affiche clairement le CO2 émis par vos trajets en rain, mais également le CO2 économisé par rapport à un trajet effectué en voiture, covoiturage, autocar ou train (l'avion n'est pas pris en compte dans ce calcul étant dans tous les cas supérieur). Ces données proviennent de leur comparateur de mobilité lancé fin 2022 dont voici un aperçu pour un trajet ROUEN - PARIS :

compensation carbone particuliers sncf connect

Un logement moins énergivore

En France, le parc immobilier est vieillissant et l'on recense plus de 5 millions de logements passoires thermiques, classés F ou G sur leur étiquette énergie par le DPE. Faire des travaux d'isolation thermique, remplacer les menuiseries, le chauffage, l'appareil de production d'eau chaude sanitaire et/ou la ventilation permet de réduire significativement votre empreinte carbone. En plus d'une atténuation de votre impact environnemental en privilégiant l'énergie renouvelable, vous réduirez votre consommation d'énergie et vous pouvez bénéficier d'aides financières à la rénovation énergétique. D'autres mesures ont été prises par le gouvernement pour limiter le nombre de logement énergivores tel que l'interdiction de louer des logement classés F à partir de 2023. Pàur plus d'information nous vous invitons à visiter le site des aides de l'état.

Une consommation éco-responsable 

Alors que certains commencent à revenir de l'hyperconsommation des Trente Glorieuses, ce mode de vie irresponsable et intenable sur le plan environnemental connaît un vif regain à l'ère du e-commerce. L'empreinte carbone d'un smartphone récent, d'un téléviseur 4K dernier cri ou d'un réfrigérateur américain est sinistre. En effet, ces équipements, qui ont su, par des campagnes de marketing plus ou moins subtiles, se rendre indispensables, sont extrêmement friands en métaux et terres rares, sont fabriqués à l'autre bout de la planète et commercialisés par l'autre côté, pour une empreinte globale sur tout leur cycle de vie qui augmente significativement la vôtre. Vous pouvez donc privilégier la seconde main en achetant d'occasion ou reconditionné, limiter vos achats à vos besoins réels, éviter de remplacer trop souvent vos appareils, favoriser les modèles basse consommation, etc.
En complément de la consommation de biens, il s'avère que les services utilisés peuvent être également une source d'émission, notamment lorsque ce seont des outils en ligne. C'est le cas par exemple du secteur bancaire, qui est l'un des plus polluant. Dans ce cas précis, nous vous conseillons de vous tourner vers l'une des banques vertes françaises récemment créées.

Une alimentation plus durable

Du côté de l'alimentation, la déforestation liée à la mise en place des cultures agricoles réduit la biodiversité mais aussi les puits de carbone. En effet, la photosynthèse des végétaux, arbres en tête, contribue largement à la séquestration du carbone et à la présence d'oxygène dans l'atmosphère terrestre. Sans eux, pas de vie possible sur la planète. Les émissions de GES, principalement de méthane (CH4), des troupeaux bovins destinés à l'alimentation sont aussi conséquentes. Du côté de la mer, la pêche industrielle détruit l'écosystème océanique et consomme plus que ce qu'il ne peut produire. Enfin, la logistique des produits alimentaires à travers le monde est démentielle : en moyenne aux Etats-Unis, chaque produit parcourt 2 000 km entre son lieu de production et le consommateur... Pour réduire son empreinte carbone sur l'alimentation, on favorise donc l'économie circulaire, les produits locaux de saison, les produits issus de l'agriculture biologique ou d'une agriculture raisonnée, une consommation moindre de viande rouge et d'espèces en tension…

Troisième étape : compenser les émissions de carbone non réductibles

Après la réduction des émissions de CO2 en changeant votre mode de vie, il en restera forcément. Il est malheureusement impossible en l'état actuel de vivre avec une empreinte carbone inférieure à 2 tonnes de CO2 par an. On peut alors compenser ces émissions incompressibles via des programmes de compensation carbone.  Si le marché de conformité - mécanisme de développement propre (MDP) ou mise en œuvre conjointe (MOC) - est réservé aux grandes entreprises et aux Etats qui ont une obligation de résultat, le marché de compensation volontaire est en revanche ouvert aux particuliers, avec différentes options possibles. 

Option 1 : Acheter des crédits carbone en plantant des arbres

En tant que particulier, vous pouvez acheter des crédits carbone, c'est-à-dire une tonne de dioxyde de carbone, sur le marché de la compensation carbone volontaire. Chaque crédit carbone finance le développement de projets de séquestration carbone. Ainsi, vous convertissez vos émissions en monnaie selon le cours du carbone actuel (variable dans le temps et selon les pays), afin de contribuer activement à la lutte contre le réchauffement climatique. Nous vous invitons ainsi à découvrir notre solution d'achat en ligne de crédits carbone pour une compensation carbone volontaire. En participants à nos projets, vous permettez à des forêts française de se développer dans des zones rigoureusement sélectionnées.

Option 2 : Financer des projets de compensation associatifs

Vous pouvez aussi être proactif en finançant des projets d'une association, fondation ou ONG environnementale directement. Elles œuvrent dans différents domaines de gestion durable en France et à travers le monde, notamment dans les pays en voie de développement. Ce financement de projets concerne le reboisement (reforestation raisonnée par la plantation d'arbres), la préservation des écosystèmes et de la biodiversité, le développement des énergies renouvelables à la place des énergies fossiles, l'amélioration des conditions de vie des populations locales par divers leviers, etc.  Afin d'être certain de votre démarche et de son apport dans la lutte contre le changement climatique, l'entité doit être labellisée, soit au niveau national (Label Bas Carbone…), soit au niveau international (Label Gold Standard…). Par exemple, la compagnie aérienne Air France propose à ses passagers de compenser l'empreinte carbone de leur transport aérien en faisant un don au programme Trip and Tree de l'association A Tree for You.

Bien entendu, il ne s'agit pas de compenser ses émissions dans le but d'obtenir un droit de polluer mais, au contraire, d'entrer dans une démarche écoresponsable et résiliente plus globale. Comme le colibri de la légende amérindienne, chacun fait sa part et contribue dans la mesure de ses moyens.

Définissons ensemble, votre stratégie bas carbone.

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